Les camisoles de force (et la liberté)

La liberté est l’oxygène de - Moshe Dayan -

Elle m’a dit qu’elle devait apprendre à s’aimer – oui, il fallait vraiment qu’elle apprenne à s’aimer, car elle sentait qu’elle cherchait l’amour partout sans le trouver. Puis on a parlé de son objectif, et du stress qu’il lui faisait vivre… et elle a lancé qu’elle devait lâcher prise, car elle était trop attachée au résultat. Ça, c’est sans parler de sa pratique de méditation, qu’elle voulait intensifier, et du grand ménage qu’elle devait terminer…

Le discours de cette jeune femme était plutôt inspirant, n’est-ce pas? Il était question d’amour, d’allègement, de liberté. Mais voici ce qui m’a sauté aux yeux : sa voix en était dépourvue. Elle semblait à bout de souffle, fatiguée. Absolument rien de ce qu’elle disait ne semblait l’apaiser.

Je ne sais pas si c’est une tendance que vous avez, mais je remarque que nous sommes si nombreux à tourner notre spiritualité et notre évolution en une obligation, comme nous le faisons avec tant d’autres aspects de notre vie. Nous utilisons des camisoles de force – un esprit de contrôle, de restriction – pour essayer d’atteindre l’allégresse et l’élévation.

Avoir recours à cette énergie rigide est une option alléchante, surtout lorsque c’est avec un but aussi noble que d’apprendre à s’aimer, ou de lâcher prise. Si on se met beaucoup de pression pour être heureux, on n’aura pas le choix de rayonner de joie, n’est-ce pas? La fin semble justifier les moyens. Or, une camisole de force est une camisole de force… même si elle est mignonne et couverte d’étoiles. Même si elle a des slogans positifs dessus, avec des photos de Jésus et de bouddha. Peu importe de quoi elle a l’air, elle sera toujours intrinsèquement négative, dans le sens qu’elle est une négation de notre liberté et donc de l’essence même de la vie.

Si ça ne goûte pas bon, eh bien, ce n’est pas bon, même si c’est joli. Si ça ne donne pas une sensation de liberté, ce n’est pas de la liberté… Et quoi qu’on accomplisse ainsi, ça ne durera probablement pas bien longtemps, et on sera de toute façon trop inconfortable pour le savourer.

Ainsi, je ne sais pas à quoi ressemble votre camisole de force, à quelles nobles fins vous l’utilisez. Peut-être y a-t-il dessus des images de vous en train de méditer, le regard zen et paisible. Peut-être y êtes-vous rayonnant de vitalité et de santé. Peut-être le mot «liberté» est-il écrit en grosses lettres sur le dos. Mais quoi qu’il y ait dessus, ne vous laissez pas berner… La première étape pour vous rapprocher de tout ce qu’elle vous promet est de l’enlever.

Bonne journée!

xox

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