L’art d’être heureux avant d’être heureux

Tant qu’on n’a pas trouvé intérieurement ce qu’on cherche au-dehors, on passera à côté sans le voir, car le monde extérieur n’est qu’un reflet de notre monde intérieur. Que ce soit la beauté, l’amour, la sagesse, il est presque inutile de les chercher autour de soi si on n’a pas commencé par les découvrir en - Omraam Mikhaël Aïvanhov -

Il y a quelque temps, alors que j’étais dans un centre de santé en Floride, j’ai croisé un thérapeute que je n’avais pas vu depuis un bon moment. Lui qui était jadis très renfermé, il était devenu tout ouvert et rayonnant! Le changement était tellement marqué que j’avais l’impression d’avoir affaire à une personne différente. Intriguée, j’ai demandé à la réceptionniste du centre ce qui s’était passé. Voici ce qu’on m’a dit : il venait de se marier avec une femme qui avait plusieurs enfants, et sa nouvelle vie familiale le comblait immensément.

C’est le genre d’histoire qui fait rêver, n’est-ce pas? Un vrai conte de fées! Cela semble confirmer qu’il faut garder espoir, que quelqu’un ou quelque chose pourrait venir tout changer. Oui, lorsqu’on vivra ceci ou cela, on sera enfin libéré… La paix entrera dans notre cœur par un processus d’osmose naturel, comme par magie. Nos tourments, eux, iront s’exiler au Mexique et finiront dans la gueule d’un grand requin blanc. Ainsi, pas besoin d’apprendre à transformer tous ces mécanismes intérieurs qui nous alourdissent… On a juste à attendre qu’Aladin arrive avec sa lampe magique et son tapis volant (et ses quatre enfants). :-)

Bref, cette histoire m’est toujours restée en tête, depuis. Mon petit doigt (et mes 36 années d’expérience) me disait que je n’en connaissais qu’une partie.

J’étais à Miami récemment, comme vous le savez. Et il se trouve que j’avais rendez-vous avec le thérapeute en question pour un traitement de chi nei tsang (je vous donne une minute pour tenter de deviner c’est quoi…). J’ai donc profité de l’occasion pour investiguer. Je lui ai parlé de la transformation que j’avais observée chez lui, et je lui ai demandé un peu plus de détails sur ce qui s’était passé – si c’était effectivement sa nouvelle vie familiale qui avait provoqué son allègement, ou s’il s’était passé autre chose avant.

Voici ce qu’il m’a raconté : avant l’arrivée de sa douce, il a dû aller s’établir un an dans la maison de ses parents, à cause de l’état de santé de sa mère. Et c’est ce qui l’a transformé profondément. Il a eu la chance d’observer et de nettoyer de vieilles façons d’être qui le minaient – des schémas de son père et de sa mère qu’il s’était appropriés sans le réaliser. Oh, et il m’a dit aussi que sa relation amoureuse précédente était très toxique, et, qu’à travers elle, il a été en quelque sorte poussé à bout, forcé de s’aligner fermement avec sa valeur et son droit d’être aimé.

En d’autres mots, on repassera pour le conte de fées. Il était déjà heureux avant d’être heureux… Ça avait pris racine à l’intérieur de lui en premier. Son mariage et tout le reste n’étaient pas la cause de sa transformation, mais la suite logique. La cerise sur le gâteau.

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Tout ce qu’on vit ne peut être que la cerise sur le gâteau – ou la cerise sur le sundae, si vous préférez la version québécoise de l’expression (pour ma part, je crois que j’ai une préférence pour les gâteaux…). Il y a un cheminement intense, parfois très exigeant, derrière tous les contes de fées qui nous font rêver – ce n’est juste pas la partie dont les gens ont tendance à parler.

Évidemment, plusieurs expériences peuvent nous enrichir grandement et apaiser notre soif de ceci ou de cela. Mais aucune ne peut étancher notre soif la plus fondamentale. Le monde extérieur ne peut qu’amplifier ce qui nous habite déjà, rien de plus. Il ne peut nous donner ce qu’on ne cultive pas déjà en nous – et s’il semble le faire, ce ne sera pas pour bien longtemps.

Il n’y a pas d’exception. Vous n’êtes pas l’exception, pas plus que je ne le suis. Et il est tellement libérateur de l’accepter, de cesser d’avoir espoir en une cause désespérée.

Notre défi est donc de faire en sorte que la vie d’amour et de joie tant désirée devienne le simple prolongement de ce qui nous habite. Notre défi est de trouver le moyen de dire oui à la vie – oui, ici et maintenant, telle qu’elle est exactement – afin qu’elle puisse nous porter amoureusement. C’est d’utiliser chaque expérience comme une occasion pour entrer en soi et défricher le chemin vers notre source intérieure, toujours plus profondément.

Oh, parfois, on y rencontre des zones de combat. Parfois, de gros dragons semblent émerger de nulle part. Mais on peut aussi y admirer des paysages d’une splendeur sans précédent. Et on peut y goûter une magie pure, à bien des moments. Un peu comme dans les contes de fées, justement. Mais peut-être est-ce le seul véritable conte de fées, finalement…

Bon lundi! (Oh, et concernant le chi nei tsang, c’est une forme de massage abdominal…)

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10 réflexions au sujet de “L’art d’être heureux avant d’être heureux

  1. Annie Fletcher dit:

    C’est exactement ce que j’ai ressenti hier soir en contemplant les étoiles… en prenant du recul par rapport à mon WE en famille ! Je dois apprendre à être heureuse en dépit de tout ce qui peut se passer autour de moi ou plutôt à être sereine, centrée sur une partie intérieure bienveillante pour moi… juste ÊTRE, comme cette branche d’arbre très souple qui se laisse porter par le vent !
    J’ai longtemps cherché dans les livres, religions un sens, de l’aide… et tout à coup cela semble s’éclaircir.
    Avec ma vie pas toujours facile, mes 4 enfants et 3 petits enfants, mon travail très prenant, j’ai décidé que je m’occuperai de moi en 2018… être heureuse pour rendre les autres heureux et avant d’être heureuse !
    Merci Marie-Pier, vous m’apportez ce que peu nous apporte… déculpabiliser, s’aimer tel que l’on est, voir aimer ses défauts
    Je me permets de vous envoyer une bise salée de Bretagne…
    Annie

  2. bonjour MARIE PIER ,ouvrir la porte du bonheur j’aimerais bien ,dans les familles au siècle dernier il y avait beaucoup de non dits ,par pudeur peut être ou pour nous protéger !!!,tous ces manques nous ont induit en erreur parfois nous empêche de comprendre des situations ,c’est frustrant ,j’ai eu besoin d’être apaisée ,il faut de bonnes fondations quand on construit sa maison sinon tout peut s’écrouler ,il faut partir sur de bonnes bases et le bonheur intérieur ,un apaisement intérieur nous permettra de mieux vivre et d’accueillir la vie pleinement et d’être heureux cet article me touche beaucoup bonne journée marie pier ,j’aime vos articles

  3. Louise Rochon dit:

    Bonjour Marie-Pierre, Malgré des thérapies de toutes sortes durant toute ma vie…Je ne suis pas parvenue à trouver la paix intérieure, la sérénité. Je ne comprends pas le principe de changer son intérieur pour changer l’extérieur…et, en même temps s’accepter et s’aimer telle que l’on est. C’est contradictoire non? Comment faire pour changer son intérieur et se mettre à aimer la vie…alors qu’on ne l’aime pas. Alors qu’on a souffert depuis toujours. Changer son intérieur…ça veut dire quoi au juste.
    Surtout si on a un trouble de personnalité limite? Merci. Vous lire m’apaise…mais concrètement je n’arrive pas à faire ce qu’il faut pour trouver le bonheur.
    .

    1. SYLVIANE GESTALDER dit:

      Bonjour Louise, vous lire m’a émue. Oui bien sûr, c’est très difficile. Chacun passe par ses expériences de vie, et certaines sont apparemment plus difficile que d’autres. J’ai eu des expériences douloureuses et qui me paraissaient injuste.
      Une changement intérieur ne se fait pas en un jour. Mais petit à petit. Et parfois on fait de grandes avancées, et aussi…on peut reculer un peu quelque fois. On peut accepter ses propres défaites, ne pas trop se juger, et essayer à nouveau… de se rapprocher de soi même…C’est un peu comme qd vous vous commencez le sport, vous ne faites pas tout de suite de grosse performance. L’âme, l’esprit c’est pareil. J’étais très mal une époque, j’ai essayé petit à petit de méditer. Oh, au début je trouvais ça …presque énervant….je ne tenais pas en place…puis petit à petit. En écoutant des voix sur you tube, en lisant les messages de Marie Pier..après on se forge petit à petit ses forces. On découvre peut à peu son monde intérieur, et l’extérieur change. Tout n’est pas bisounours, mais j’arrive mieux à gérer, et j’ai plus de chance. Vraiment. Et je suis plus entourée. Chaque petit pas compte. Juste essayer de s’asseoir deux minutes et écouter le silence. Parfois il vous répond. Bonne chance à vous.

  4. Bonjour Marie-Pier,

    Bonne vacance !
    Merci pour ce texte qui me fait du bien et pour tout les commentaires qui me nourrissent et avec lesquels je me sens en connexion.
    Je me suis rendue compte avec les années et certaines expériences frustrantes récurrentes que je ne m’étais pas donner, en profondeur la permission d’être heureuse.
    Pour toutes sortes de raisons, je m’auto sabotais cet état d’être. J’ai finalement réalisé que je ne pouvais pas être un sauveur, je n’en ai pas le pouvoir , craindre toujours le pire ne changerait rien à la réalité des évènements à venir..
    J’ai une foi inébranlable en l’Amour de Jésus, et beaucoup d’enseignements de Sa sagesse ne sont pas encore intégrés dans ma vie, mais j’accepte son aide et toute celle qu’IL me fait parvenir à travers ceux qu’IL m’envoie.
    J’ai aussi compris , comme ce thérapeute, de revenir à la source et nettoyer des vieilles façons d’être qui me minaient. Cela m’a permis de prendre mon envol et de pouvoir ressentir une joie, une paix qui n’est pas procurée par des évènements extérieurs mais par mon état d’être intérieur, non soumise aux aléas des contraintes de la vie.
    Je suis devenue comme une nouvelle personne , en comprenant dans les fibres de mon être les promesses du divin.
    Avec toute mon affection, Danièle x x x

  5. J,aime beaucoup ce texte. Je travaille sur moi depuis longtemps, mais c,est difficile quand on a l’esprit négatif. Je fais partie de groupes d’aide cela m’aide beaucoup. Je fais de la méditation de pleine conscience mais ce n’est pas facile, essayer d’être dans le moment présent quand notre esprit pense toujours au passé et au futur, mais on doit le ramener au moment présent. Faire une liste de gratitude chaque jour aussi pour toutes les choses positives de la journée, C’est prouvé que cela aide. Enfin, il faut commencer à s’aimer, arrêter de se chicaner parce qu’on a pas réussi du premier coup ou qu’on n’est pas encore parfaite avant de pouvoir se faire aimer des autres. Je dis tout ça et je me parle à moi-même car je n’ai pas encore changé complètement mon intérieur mais on doit accepter de faire des petits pas. Merci pour tes textes. Lucie

  6. isabelle achard dit:

     » l’huitre forme une perle à partir d’un grain de sable, ainsi d’un problème dans sa vie, elle fait une oeuvre d’art  »

    C’est également lui qui a écrit cette parole ci-dessus, que j’aime tant .

    Isabelle

    1. isabelle achard dit:

      J’ai oublié un mot important

      » l’huitre forme une perle à partir d’un grain de sable qui la dérange,

      ainsi d’un problème dans sa vie, elle fait une oeuvre d’art »

  7. Bonjour Marie,

    Merci pour ce texte et les belles paroles qu’il porte. L’expérience de vie de votre thérapeute m’en rappelle une autre, la mienne. Je souhaiterais la partager tellement je la trouve belle. Comme beaucoup, ma vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Plusieurs personnes toxiques ont terni quelques-unes de mes années. Pour autant, même enfant, délaissé par mon père et victime d’un beau-père violent et pervers, je n’ai jamais cessé de croire en la beauté de la vie. Très « fleur bleu », j’ai toujours cru en l’Amour. J’ai suivi plusieurs thérapies puis je me suis inscrit dans une pratique régulière du yoga. Au bout de 5 mois, lors d’un stage de yoga sur une île, j’ai rencontré l’âme soeur. Le coup de foudre s’est passé au cours d’une discussion. Un regard profond, quelques mots. C’était là. Ni mon amoureuse ni moi, n’osions y croire. Nous étions tous les deux dans l’année de nos 50 ans. La vie nous offrait un magnifique cadeau. Cela ne fait que 2 ans que nous nous connaissons. Certes. L’intensité de notre Amour grandit depuis à chaque instant. Il nous est difficile de passer l’un près de l’autre sans nous prendre dans les bras et nous embrasser tendrement. Nous nous en émerveillons chaque fois. Depuis, ma vie est devenue légère, douce et agréable. Je crois que, l’un et l’autre, avons enfin découvert le bonheur. Namasté.

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