Le moule

Tu dois devenir l’homme que tu es. Fais ce que toi seul peux faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de - Nietzsche -

J’aime changer d’air. Après environ trois semaines au même endroit, je commence à avoir envie de battre des ailes et d’explorer un nouvel horizon. Rien ne me fait vibrer davantage que d’explorer, de bouger, de m’imprégner de l’énergie de lieux qui ne me sont pas trop familiers. Je me sens pleinement «moi» lorsque je suis constamment en mouvement. J’ai donc tendance à voyager autant que je le peux. Juste au cours des six derniers mois, j’ai pris l’avion douze fois.

Cette pulsion m’habite depuis longtemps, et, heureusement, j’ai commencé très tôt à prendre mes décisions en fonction d’elle (j’ai renoncé à devenir psychologue, par exemple, en partie parce que je n’avais pas envie d’être enfermée dans un bureau, toujours dans la même ville). Cela m’a pris des années, par contre, à admettre l’ampleur de ma soif et à la respecter pleinement. Car relativement peu de personnes sont faites comme moi – ou du moins, il y a peu de personnes qui sont comme moi et qui croient assez en elles pour se créer un style de vie à leur image. Je n’avais à peu près aucun modèle, sauf des personnalités publiques auxquelles je ne m’identifiais pas vraiment. Ainsi, j’ai souvent jugé ce côté de moi, plutôt que de le respecter dans son intégralité.

Pour moi, c’est l’envie de bouger, l’amour de l’exploration et de la nouveauté. Pour d’autres, c’est le désir profond d’avoir huit enfants. Pas deux et demi, comme on en a en moyenne , huit. Pour d’autres, c’est de vivre complètement isolé de la société – pas seulement à la campagne, mais dans une région sans aucun voisin à l’horizon. Pour d’autres, c’est d’être polygame. Ou de vivre sur un voilier. Ou de s’habiller comme les membres du sexe opposé. Ou d’avoir une collection de vin qui vaut plus cher que tout le reste de leurs possessions.

Quand on n’entre pas dans le moule, il est facile de déduire qu’on a un problème. Ne comprenant pas ce qui nous habite (ou étant secrètement jalouse de notre liberté d’être, peut-être…), la société nous confirmera qu’on a effectivement «quelque chose à travailler». Si on a toujours envie de voyager, c’est parce qu’on n’est pas bien avec soi-même et qu’on tente de fuir quelque chose. Si on veut huit enfants, c’est parce qu’on essaie de combler un vide. Si on préfère avoir plusieurs partenaires, c’est parce qu’on a peur de s’engager. Oh, et le voilier, c’est juste la crise de la quarantaine…

Évidemment, il y a plusieurs facteurs qui peuvent nous amener à avoir une préférence ou une autre, et la peur est certainement l’un d’entre eux. Mais parfois, notre «anomalie» est en fait l’expression sacrée de notre nature profonde. Parfois, cette partie de nous qu’on juge et qu’on tente d’étouffer est la réponse qu’on a toujours cherchée – la pièce manquante de notre puzzle, la clé vers notre vitalité.

Vous savez, il y a des secrets que la vie ne vous dit qu’à vous. Oui, juste à vous. Il y a des choses que vous vous sentez appelé à expérimenter auxquelles très peu de personnes sur la planète ont pensé, et la vie qui vous ferait comme un gant est peut-être très différente de ce qui vous semble présentement normal ou approprié. Ainsi, le moment est arrivé de vous dire la vérité, de vous redonner votre liberté… de cesser de vivre en fonction d’un moule que vous n’avez finalement jamais choisi. À moins, bien sûr, que le moule s’avère exactement à l’image de tout ce qui vous fait vibrer. Mais permettez-moi d’en douter.

Bonne journée!

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3 réflexions au sujet de “Le moule

  1. Bonjour Marie Pier, je te félicite pour le site qui est rafraichit avec amour et qui est remplit de beaux messages. Tu as su trouver ta voie et respecter ce que tu veux, réaliser tes rêves . Tu es toi et tu t’es choisie en trouvant ta voie en communiquant et en nous faisant réfléchir sur des sujets qui nous parlent. Merci d’être là pour partager ce qui nous fait avancer dans la vie…..wow ma belle amie c’est super… bien contente que tu sois de retour. Ça me manquait de te lire…..

  2. La vie selon nos préceptes, c’est difficile parfois d’y croire tant les embûches se présentent dès qu’on essaie d’avancer, mais, quelquefois on y arrive tout étonné..
    Ces fois-là sont bien peu nombreuses et malgré des efforts énormes pour voir le positif dans toute situation, émotion, sensation, on se dit souvent queça ne colle pas vraiment avec nce que nous sommes et ce à quoi nous aspirons.
    d’où le mur, l’obstacle, la montagne difficile à franchir et qui nous plonge dans la dépression et la désespérance..Mais il faut continuer coûte que coûte, n’est-ce-pas!!
    Vouloir bouger vers l’inconnu et pouvoir le faire sont souvent à des lieues l’un de l’autre.!
    Alors, il reste la volonté de se relever et d’y croire envers et contre tout avec la vision de ce que nous attendons depuis toujours, et la ferme conviction que ça va bien finir par nous « tomber » dessus un jour. La meilleure façon d’y arriver c’est bien sûr d’être naturel et spontané sans se poser de questions sur ce que pensent les autres, sur le bien fondé de nos entreprises, nos actes, avancer avec notre intuition d’une manière authentique qui nous correspond vraiment et glâner au passage l’amitié de ceux qui croient en nous,..Et puis un jour,…nous verrons!

    https://www.youtube.com/watch?v=ALWAGoOtXJo

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