Deux choses que j’ai apprises…

Voici un conseil que je donnerais à la Marie-Pier de 20 ans :

Crois ce que les gens disent. Crois ce qu’ils affichent.

Si une personne avec qui tu tisses des liens te confie qu’elle peut être très dure et qu’elle finit par en perdre ses amis, prends-la au sérieux. Le fait qu’elle soit consciente de sa limite ne veut pas nécessairement dire qu’elle en est libérée, ou même qu’elle essaie de l’être. Ou si un homme que tu fréquentes t’annonce qu’il est désabusé et qu’il a le sentiment de n’avoir rien à donner, crois-le. Oui, crois-le! Crois la réalité, non pas le potentiel que tu sens ou ce que tu espères ou ce que tu imagines qui pourrait être derrière.

Parfois, les gens sont assez lucides et généreux pour annoncer clairement leurs couleurs. Ça peut être désarçonnant, mais accepte le cadeau. Il peut y avoir quelque chose de tellement grand et spirituel à simplement croire ce que la personne transmet avec ses mots.

Pour continuer, voici un autre conseil que je donnerais à la Marie-Pier d’antan :

Ne crois pas nécessairement ce que tu entends. Fie-toi surtout à ce que tu ressens. Non pas à ce que tu aimerais ressentir, ou même à tes émotions du moment, mais à ce que tu sais au fin fond de ton être.

Parfois, les gens ont tellement peur d’eux-mêmes qu’ils ont perdu le sens de leur vérité, et ils sont donc incapables de la communiquer. Ils déclarent ce qu’ils aimeraient pouvoir dire, ou ce qu’ils croient être, ou ce que tu aimerais entendre… des pensées qui peuvent être sincères dans l’instant, mais pas tout à fait enracinées. Ainsi, avant d’écouter les mots, écoute la solidité ou la fragilité derrière, écoute ce que tu pressens instinctivement. Parfois, tu seras déroutée, car les deux seront opposés.

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Des paroles décevantes ne cachent pas nécessairement une belle surprise qui attend de se révéler. Une pensée affirmée avec assurance n’est pas nécessairement une vérité. Parfois, le potentiel qu’on sent est bien réel, mais la personne ne le voit pas elle-même ou choisit de ne pas l’exploiter. Parfois, la personne se croit et se dit engagée à se guérir des blessures qui rejaillissent sur nous, mais, au fond d’elle-même, elle est profondément décidée à répéter son vieux schéma familier.

Toutes ces choses se sentent. Oui, tout s’entend, parfois très clairement dans ce qui nous est transmis, parfois plus subtilement dans notre intuition ou dans l’énergie. Ainsi, on pourrait dire que le défi est d’apprendre à reconnaître à travers tout ce bruit la note pure et franche de la vérité. Et de développer une écoute si vaste et courageuse qu’elle peut non seulement capter tous les mots, mais aussi les transpercer.

Sur ce, je vous souhaite une superbe journée!

xx

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19 réflexions au sujet de “Deux choses que j’ai apprises…

  1. Oui, mais je ne comprends pas trop; tu t’adresses à la Marie-Pier de 20 ans ? Est-ce à dire que cela était trop naĩf à ce moment-là? Que cette façon de voir les choses étaient propres à la fraîcheur de cette époque mais est tout à fait inapproprié aujourd’hui, avec l’expérience de la vie et de la maturité? Ambiguité!!

    Merci tout de même!

  2. Bonjour,

    Oui ce courriel de ce matin est 1) une synchronicité et en plus 2) une réalité, en sachant qu’on crée sa réalité évidemment.

    Cela vient de me couter cher de croire une personne libérée de ce qu’elle dit pourtant clairement d’elle-même.
    Et ensuite de ne pas avoir écouter ce que je ressens au fond. Cela ne vient pas du tout d’un manque de « confiance en moi » comme on dit ( à tour de bras et que ça ne veut plus dire grand chose), mais comme tu le dis de vouloir que ça soit selon mon attente : mettre dans le monde ce que j’en attends en pensant que l’autre fera de même. Mais l’autre fait rejaillir sa blessure sur nous.
    Merci beaucoup pour l’article !

    1. Marie-Pier Charron dit:

      Merci du partage Elisandre! Effectivement, il est très difficile de croire et comprendre que certaines personnes font des choix qu’on ne ferait jamais soi-même. xox

  3. bonjour Marie Pier , la vie nous apprends tous les jours ,jeune on fait tous des erreurs d’appréciation, on grandit de nos expériences , mais je n’ai pas la science infuse ,le passé c’est le passé ,on ne peut réparer le passé c’est derrière nous ,j’essaie de faire du mieux que je peux avec mes faibles possibilités, mais une des filles de mon compagnon vient sans arrêt me le rappeler ( histoire vieille de 30 ans),jet profite que je suis vulnérable en ce moment pour m’abattre et cela me fait souffrir et me blesse , injustement j’ai soigné leur père,nous avons traversé 3 cancers lourds ensemble voila 10 ans et maintenant la mémoire s’en va et le coeur très fatigué , et on m’attaque ,je n’apprécie pas ?ON ME DIT passe à autre chose , vit pour vous deux et dépasse tout cela ; bonne semaine

  4. Bonjour,

    Merci pour ces messages que j’apprécie de plus en plus, je trouve que vos sujets et les mots me touchent plus et vous allez vers la vie que je vis au quotidien et je sens que ce n’est plus des phrases que je lis ou entend. Pour moi cela correspond à la vie d’aujourd’hui. Encore merci de vous livrer et de nous en faire part, cela m’emmène à la réflexion. Encore merci. Belle journée

  5. Caroline Quaden dit:

    Quels bons conseils!
    La réalité, on la crée pour soi, peut être, j’espère, mais jamais pour les autres, et si la leur heurte la nôtre, il faut savoir renoncer au fantasme de toute puissance, même si on aperçoit des possibles, les «réaliser» ne nous appartient pas…Et c’est parfois triste et rageant! Mais s’épuiser à cela empêche de mettre ses énergies à réaliser la nôtre…Merci encore pour ce rappel utile.

  6. Chantal Gagnon dit:

    Hé la la que tu tombes a point encore une fois….quoi que c’était justement ma réflexion du week end…très déçue du comportement d’un potentiel amoureux, j’ai réalisé finalement que j’aurais du me fier à ce qu’il disait versus ce que mon feeling me disait…..On dit souvent de se fier à notre ressenti mais je trouve que parfois, notre « ressenti » ou intuition peut être pas mal teinté par nos désirs ou carences et donc un peu trompeur…Que je te trouve donc hot toi pareil!!!….si j’avais une seule personne avec qui je pourrais prendre un café ces temps ci, de ttes les personnes possibles, j’irais jaser avec toi sur une terrasse à Blainville! On dirait qu’on vit tjrs les mêmes choses en même temps!! Bonne semaine xx

    1. Marie-Pier Charron dit:

      Ah, merci Chantal, ça me touche de lire ça. Et c’est vrai, pas toujours facile de voir clair en nos ressentis!

  7. Sylvie Jodoin dit:

    Bonjour Marie,

    Je me suis reconnu dans ce texte que tu nous partage si tendrement aujourd’hui. Il défini très bien la personne que j’étais. Je fermais mes oreilles aux mots que je ne voulais pas entendre car j’accordais trop d’attention et d’importance au potentiel que je voyais en la personne qui avait capturée mon cœur. C’est pourquoi mon mariage n’a pas fonctionné. J’ai refuser de l’entendre lui et oh! très important de m’entendre moi ! Voyez-vous, lorsque l’on parle avec des amis ou des membres de notre famille sur ce que l’on vit, nous exprimons des vérités qui malheureusement nous n’écoutons pas. Te lire à tous les jours à très bénéfique pour moi. Il y également la lecture du livre de Jacques Salomé et Sylvie Galland. Le titre est  » Si je m’écoutais…je m’entendrais ». bonne journée ma belle xxx.

  8. Dominique Fellay dit:

    Bonjour Marie, c’est la première fois que je prends la plume…
    Je lis vos textes depuis des années et je m’exprime enfin pour vous dire toute ma reconnaissance pour votre générosité dans le partage de vos expériences et de vos réflexions. A de nombreuses fois, vos courriels m’ont été très utiles et ce dernier en particulier.
    Je le lis et relis et je le sens déjà très porteur d’un changement à l’intérieur de moi. Je vais m’y appuyer pour enfin oser « mettre mon énergie à réaliser ma réalité… », comme l’a si bien dit Caroline (que je remercie au passage).
    Merci pour tout, Dominique

  9. Lyne Champigny dit:

    Merci pour ce beau texte plein de vérités. Il tombe àˋpoint!! Oui, une amie m’a annoncé qui elle était (et la vérité que j’ai ressentie était pire encore). Mais j’ai voulu vivre ce que je savais que je pourrais vivre de positif avec elle…le temps que ça durerait (car j’en ai vécu beaucoup). Je ne le regrette pas du tout, pour moi, ce n’est pas du temps perdu. Dans cette relation amicale, j’ai guéri des blessures, appris et eu confirmation que je pouvais me fier à mon instinct et…bien plus encore. Alors écouter, ressentir et se fier à son instinct, oui. Mais également « mesurer » l’impact de ce qu’on a senti de négatif et voir si on est de taille à l’affronter (je l’ai été pendant 2 ans, jusqu’à ce qu’un élément extérieur vienne aggraver certains comportements de mon amie). Çette relation à la fin si difficile a sans conteste été LA relation de ma vie, celle que je devais absolument vivre pour aller plus loin par la suite. Je suis très reconnaissante à cette personne pour tout ce qu’elle m’a apporté…….MALGRÉ ELLE! ;) :)

  10. Cela me fait penser à la célèbre chanson émouvante de Dalida « Parole, parole… ». Je crois que chaque histoire de vie est unique et qu’utiliser le mot vérité ou Vérité, revient à reconnaitre comment nous interprétons souvent le vécu en lecture de pensée subjective. Je crois aussi suivant les situations vécues émotionnelles, nous pouvons apprendre et comprendre l’intention sous-jacente à toute relation … Dés lors que nous acceptons que nous sommes en apprentissages, apprentis…sage, avec les 3 ou 4 valeurs essentielles qui nous animent, nous acceptons mieux les contradictions et limites qui nous animent au fil de notre vécu depuis la naissance jusqu’à la mort physique. Oui c’est possible de s’adresser avec amour, tendresse et le dire et le visualiser, à son enfant intérieur dés que l’on comprend qu’il souffre. Nous avons tous acquis des ressources intérieures que l’enfant et le jeune adulte n’avait pas encore…

  11. Oui, oui, oui, trop vrai, que l’on devient vrai a ces moment précis. On donne une images de nous même vrai dans le sens ou du moins dans le ton. Je trouve ton message très inspirant. Je dois m’écouter, car en parlant au autre je me dis ma vérité. Cela m’amène a pensé que les autres se racontent ainsi que moi, c’est une grand opportunité pour accepter que je suis come je suis et offrir si je puis dire ce que je suis capable d’offrir pas plus et en me respectant. Et dans une relation accepté reconnaitre les limite de l’autre et décider si cela convient , est harmonieux…Pas de surpise tout ce qui est dit peux être pris pour vrai…

  12. Bref autrement dit il n’y a pas moyen de savoir qui croire et qui ne pas croire ou s’il faut croire son ressenti et aussi à 20, 30 ou 80 ans on reste la même. Merci pour le regard de tendresse et d’humour que tu poses sur la MariePier de 20 ans…

  13. Marie Guillon dit:

    Bonjour Marie Pier, je tiens à te remercier, parce que ton texte a été pour moi un message en direct comme si tu l’avais écrit juste pour moi. Belle synchronicité. Il m’a aidée à me sentir moins seule et à comprendre que les évènements que je vis aujourd’hui sont bien les résultats de ce que je n’ai pas voulu ni entendre ni croire il y a 19 ans. Douloureuse prise de conscience, Ce que çà m’apprend c’est que malgré que l’on puisse voir le potentiel chez les autres, ils restent libres de les exploiter ou pas. Si l’on vit avec une personne qui « essaie » en apparence de vivre ce potentiel mais qu’un réel travail de conscience sur le passé et les scénarios n’est pas fait, un jour ou un autre  » le diable sort de la boite »..(c’est une image). !!
    Parce que vous êtes en face, et que vous vous adressiez tout ce temps à ce potentiel, c’est vous qui « payez » les réactions de l’ego frustré qui a dû essayer de se plier aux désidératas de son potentiel mais sans y adhérer. Il vous le fait payer très cher.

    1. Marie-Pier Charron dit:

      Merci du partage Marie. Et oui, si on représente le bonheur pour une personne, et que la personne a des tendances auto-destructrices (consciemment ou non), elle sabotera son bonheur à travers nous…

  14. Merci encore une fois pour ce texte!
    J’aime l’idée finale de « transpercer » les mots. C’est ce que je m’amuse à faire en les transperçants du regard, qu’ils soient lus ou entendus. En extraire toute la sève, ou la multidimensionnalité, derrière chaque brindille de parole.

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