Le chemin le plus court est parfois le plus long

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Serait-il possible que votre détermination à atteindre votre but rapidement ralentisse, en fait, votre progrès vers lui?

Je vous pose la question, car je me disais récemment qu’à trop vouloir aller en ligne droite, on passe parfois à côté d’expériences-clés qui nous aideraient justement à avancer beaucoup plus rapidement (et allègrement).

Exemple : vous avez un grand projet professionnel que vous avez de la difficulté à faire décoller. Vous manquez de soutien, et vous vous sentez écrasé par la charge de travail. Rien d’étonnant là; commencer une nouvelle carrière peut être très exigeant. Mais vous constatez également que vous vous sentez plutôt éteint dans la maison (ou la ville, ou le pays) où vous vivez. Vous le savez depuis longtemps, et chaque fois que vous pensez à vous relocaliser, vous sentez un soulagement profond. Mais vous évaluez les coûts, les jours de travail perdus, etc., et vous établissez qu’il est plus sage de commencer par avancer dans votre projet. Le plus important en premier.

(Je donne ici l’exemple d’un déménagement, mais le changement que vous vous sentez appelé à faire et qui semblerait vous retarder est peut-être : mettre fin à une relation; voyager; faire un grand ménage; vous créer un nouveau réseau de belles personnes à côtoyer; etc.)

L’intention d’aller droit au but semble logique. Après tout, le chemin le plus court entre deux points est une ligne droite, comme on l’a appris dans nos cours de mathématique. Cela dit, cette vision «géométrique» qu’on a des choses est profondément limitée… Car effectivement, la ligne droite est le chemin le plus direct, en théorie. Mais l’est-elle vraiment si on traîne de la patte et qu’on arrive difficilement à avancer sur cette voie?

Imaginons, pour poursuivre avec notre exemple, que vous décidiez de prendre le temps de déménager dans un lieu où vous vous sentez vibrant et allumé. Peut-être constateriez-vous, une fois installé, que votre légèreté d’être vous rend immensément plus efficace, comme si vous étiez porté par une vague invisible. Ainsi, les quelques pas que vous auriez faits à côté de votre chemin vous auraient éloigné de la destination pendant un moment, mais en bout de ligne, ils vous en auraient rapproché grandement. Le détour aurait donc fait partie intégrante de votre chemin, d’une certaine façon.

On pense beaucoup à la gestion de notre temps. Mais le vrai sujet est plutôt : notre énergie. Non pas seulement notre quantité d’énergie, mais sa qualité… La vibrance et la luminosité de notre état, si je peux dire. C’est ce qu’on a de plus précieux sur le plan du bien-être, mais aussi sur le plan de la productivité. Car on parle ici de notre connexion à la Vie, à l’infini, à la source de toute chose. Et on a tous pu constater que lorsqu’on est bien détendu et bien branché, tout tend à s’ouvrir… on a la force de soulever des montagnes, et le génie pour trouver des façon créatives de bondir par-dessus.

Parfois, il suffit d’une idée, d’un élan inspiré, pour réduire un obstacle gigantesque en un petit pois. Parfois, il suffit de se ressourcer un peu pour accomplir notre liste de tâches en la moitié du temps prévu. Et le fait d’être plus vibrant nous rend plus magnétique, et peut amener les choses à nous avec une plus grande fluidité, ne serait-ce qu’en illuminant la vie des autres et en leur donnant envie de nous aider.

Ainsi, si vous êtes très noblement fixé sur un but présentement et que vous n’avez pas le sentiment d’avancer, j’aimerais vous demander : quels choix feriez-vous si vous pensiez non pas en terme de rapidité, mais d’énergie?

Il y a certainement un temps pour concentrer toute notre attention à notre projet du moment, même au prix de notre confort immédiat. Parfois, c’est notre peur du bonheur ou du succès qui tente de nous distraire en nous donnant une longue liste de choses à faire avant de commencer ou de continuer. Mais parfois, c’est tout le contraire… La peur tente non pas de nous pousser hors du chemin, mais de nous amener à rester obstinément dessus, alors que s’en éloigner serait la façon la plus efficace d’arriver au but.

On peut simuler bien des choses, mais on ne peut créer une fausse créativité, une fausse inspiration, une fausse magie. Et on peut accomplir beaucoup, par la force de notre volonté, mais il y a certaines choses qui ont seulement besoin d’un espace ouvert et lumineux où se déposer.

Donc si vous avez la sensation de courir vers votre avenir, peut-être pouvez-vous explorer comment vous pourriez l’amener à vous présentement. Oui, tout en continuant d’être aussi proactif que possible, voyez comment vous pourriez prendre les moyens – emprunter quelques «détours», s’il le faut – pour cultiver la belle essence de ce que vous désirez en vous dès maintenant. Voyez si vous pourriez même avoir l’audace de faire de votre joie de vivre votre priorité. Car c’est le but ultime, de toute façon. Et si on y pense, la façon la plus rapide de franchir la distance entre deux points est de l’enlever.

Bon début de semaine!

XOX

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14 réflexions au sujet de “Le chemin le plus court est parfois le plus long

  1. Bonjour et merci de ce beau message que je lis ce matin et qui fait complètement écho à ce que je vis présentement… parce que j’ai effectué un accompagnement en gestalt thérapie pour changer mon mode de fonctionnement avec les hommes et suite à une dépression, je suis en pleine transition de vie et recherche comment je peux arriver à vivre matériellement. Aussi, en ce moment je me rends compte que je veux en premier « trouver » ma voie professionnelle et ne plus dépendre matériellement d’un homme alors que je vis un Amour sans précédent avec un homme avec lequel nous n’arrivons pour l’instant pas à nous « rapprocher » physiquement et ça prend toute la place dans ma tête je me rends compte …Il est actuellement prêt à changer sa vie et nous retrouver pour construire un projet à deux …alors que moi, je me fais des noeuds au cerveau pour trouver comment je pourrais « gagner » ma vie, comment vivre ? Et votre message me « parle » !! Merciiii et à vos témoignages. Belle journée à vous.

  2. Bonjour. C’est exactement ce que j’ai vécu cette semaine. J’avais des choses à faire chez moi, mais je n’arrivais à rien, j’étais fatiguée, stressée, avec des douleurs corporelles. Samedi j’ai décidé de lacher prise, d’arreter de me mettre la pression et je suis allée voir une ostéopathe qui m’a complètement détendue émotionnellement et physiquement. Dimanche, j’ai pu faire tranquillement et avec plaisir tout ce que je n’arrivais pas à faire les jours précédents.

  3. bonjour Marie PIER , beau texte , bien sur c’est facile d’aller d’un point A à B dans les paroles mais en vérité c’est pas si facile que cela , le chemin est semé d’embûches ,j’ai voulu changer de maison ,avoir une maison en plein pied ,le coup de foudre, j’ai signé, je n’ai pas vu l’environnement, les magasins, les transports et le reste, j’ai du laisser mes voisins que je connaissais depuis 30 ans et je me suis isolée toute seule car je ne conduis pas, à mon ancienne adresse j’avais tout sur place, quand on vieillit maintenant et la maladie en plus c’est pas top ,bonne journée bisous affectueux

  4. Chère Marie-Pier,

    Merci infiniment pour ces matins portés par votre voix… magique !
    Le chemin le plus court ? Je ne le connais pas, en tous cas pas sur le plan professionnel. Dans ce domaine ma vie entière semble être faite de détours.
    Depuis 24 ans je suis mon envie d’ être thérapeute. Mais de formation principale en formations complémentaires sans compter les obligatoires, en passant par les stages apparemment totalement hors sujet par lesquels j’espère trouver et dissoudre ce qui bloque, les années passent et finissent par former des décennies…autrement dit ma vie. Parfois ça me fait vraiment peur car ma vie n’est pas illimitée et je me dis que je n’y arriverai probablement jamais. Et parfois, mais seulement par flashs , je réalise que c’est ma exactement ça ma vie : des détours et encore des détours.
    Alors même si un coach me dirait certainement que je doute trop et qu’il faut sortir de ma zone de confort ou un truc du genre, j’ai envie aujourd’hui d’entendre dans votre message la permission d’être une personne qui expérimente l’extrême lenteur des détours infinis.
    Merci, Isabele, Gisele et Laurence pour vos témoignages.
    Je vous embrasse toutes.

  5. Maryse Brodeur dit:

    Merci. Merci. Merci.
    Je vous lit depuis plusieurs semaines. Et c’est un plaisir renouvelé à chaque choix.
    Vos propos sont songés. Vos exemples sont éloquents. Vos réflexions sont lumineuses.
    Chère Marie-Pier, merci pour ces matins magiques!

  6. Michèle Au Coeur de Soi dit:

    Juste un grand, grand MERCI !! Je ne me sens plus à ma place là où je vis (cela fait un moment) mais « le plus sage me semblait être de commencer par avancer dans certains de mes projets » … jusqu’à ce qu’il soit clair qu’en réalité, rien n’avance vraiment tant que cela. Ca avait bien démarré et puis ça s’essouffle, ça s’effiloche. J’ai donc réalisé, face à tout cet essoufflement, qu’en fait, j’étais déjà dans une grande projection de là où je souhaite aller vivre. Mon énergie est déjà là-bas. Mais en même temps, je me demandais si ma foi en ces projets n’était pas un peu faiblarde. Votre texte vient me confirmer que ma vibration ici n’est plus ce qu’elle était et que c’est là qu’est toute l’histoire, en fait. Et c’est dit avec des mots tellement justes et une telle clarté que … MERCI !!
    J’aime vos textes, profondément inspirés.
    Michèle

  7. Je crois, du moins je lis que la problématique fréquente de bien des personnes est celle de courir vers plusieurs lièvres à la fois. Et il y a bien le risque décevant alors de n’atteindre aucun des objectifs…désires de se réaliser sens de vie. Il semble bien que ce soit la capacité à se définir précisément un objectif prioritaire pour soi-m’aime qui agit là… ? Ce n’est pas que le seul cas de figure que j’ai pu recueillir de témoignages vécus dans la relation d’aide et à tout âge… Le fait d’avoir perdu l’énergie de la confiance en soi agit très fréquemment à contrario de réaliser au moins un des objectifs sens de de vie pour soi-m’aime (( <3 ))

  8. Bonjour,
    Merci pour ces messages que j’aime bien lire car ils sont souvent source de réflexion et de prise de conscience.
    Ce message-ci m’a fait penser à une citation que j’ai lue récemment et qui a été une révélation : « ne dis pas que tu n’as pas assez de temps : tu as exactement le même nombre d’heures par jour qui ont été données à Bill Gates, Mère Teresa, Leonardo da Vinci et Albert Einstein. »
    Belle journée à tous !

  9. Bonjour Marie-Pier,
    Encore un message exactement ciblé sur ce que je vis « présentement » (je crois que vous le dites comme ça ;-)) )
    Je le prends comme une invitation à me faire changer de chemin, mais sans GPS, le « chemin de traverse » n’est pas évident à trouver……Je vais chercher…
    Merci encore.
    Une très belle journée à toutes et à tous.

  10. Bonjour,

    Quant à moi j’ai fait le grand saut, j’ai déménagé, changé de travail, d’univers… Je pensais vibrer mais en fait, je suis cruellement en manque des miens et de mon précédent nid. J’ai essayé de toutes mes forces mais on ne peut créer la magie et tous les signes que je reçois vont dans le même sens : celui d’un retour à mes sources… Et je sais que je vais les apprécier plus que jamais.

    Parfois, c’est le détour qui nous montre le chemin…

    Belle vie à tous !

    1. Marie-Pier Charron dit:

      Absolument!

      Je serais intéressée de savoir : qu’est-ce qui a motivé le grand changement? Était-ce une élan que vous sentiez profond, ou était-ce plutôt un élan d’insatisfaction?

  11. Bonjour Marie-Pier,

    j’aime beaucoup ce texte, si inspirant avec des éléments qui me parlent très fort.
    Souvent c’est le fait de sentir l’énergie, la joie de vivre qui m’indique que je suis à la place qui me
    convient, dans un contexte favorable même si parfois les conditions ne sont pas idéales (apparemment ). La vie n’est pas un long fleuve tranquille, en ligne droite et à plusieurs reprises ,
    c’est dans ses méandres que j’ai fait les découvertes les plus significatives et enrichissantes à plusieurs niveaux.
    Merci de ce message encourageant, Danièle x x

  12. Élan profond ou élan d’insatisfaction ???? c’est la question qui bouillonne dans ma tête continuellement, je n’arrive pas à «focuser»….. sur un ou l’autre! une chose est certaine, c’est les deux mais le seul moyen de le savoir est de plonger….si je ne le fais pas maintenant je ne le ferai jamais….
    Gros bisous et bonne journée…
    Sylvie

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